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📖 Histoire officielle
De l'autre côté ce n'était pas si différent pourtant. Je ne me sentais pas différent. Est ce qu'on se sentait mort? Ou alors c'était une chose inventée par les vivants qui avaient peur de la mort? Julien se tenait à côté de moi. Silencieux. Ce n'est pas lui qui me donnera des explications.
Je pris sa main, froide comme une promesse brisée. Un rire long monta en moi, plus de larmes, seulement une lassitude indicible. Acceptant l'absurde, je laissai la brume m'engloutir, enfin soulagé d'arrêter de lutter.
Je reculai, le souffle court. Son bras resta tendu, tremblant d’une force étrangère. Ses yeux luisaient d’un éclat fiévreux, reflet d’une vie qui n’était plus la sienne. « Tu finiras comme moi », murmura-t-il. La brume se resserra, et je compris que refuser n’était qu’un sursis.
Ce doute persistait quand je le distinguai au dessus de moi, me tendant la main que je refusais. Je me levai de moi même, fier et en colère contre lui, pour masquer ma terreur de contracter son virus de renaissance.
Un voile de brume m’entourait, mouvant comme un rêve. Comment avais-je quitté ma chambre ? Était-ce Julien qui m’avait attiré ? Mais pourquoi ? Mort depuis trois ans, il n’aurait pas dû m’appeler. Un frisson m’envahit : et si ce n’était pas lui… mais quelque chose d’autre, qui usait de sa voix ?
Soudain, tout devient noir. Je perdis connaissance. Quand je me réveillai, ma première sensation fut le froid, comme celui que l’on ressent en touchant une surface gelée. J’ouvris les yeux, mais ne vis rien, la lumière était trop faible.
Une fissure parcourut la vitre; une voix sans bouche chuchota mon nom. Tout ce que j'avais fui palpitait là, à portée. Je tendis la main. Le froid m'engloutit; dans un souffle, je compris que rien n'allait revenir comme avant.
Je restai là, le souffle court, et compris qu'il n'y avait plus d'urgence que d'accepter. L'indifférence eut l'air d'une vertu : je m'assis, posai la tête entre les mains et attendis que le monde, ou ce qui en tenait lieu, fasse son œuvre.
Un chuintement s’abattit du ciel, grave et continu. Une fenêtre d'en face s'entrouvrit; une silhouette pâle, sans traits, s'y découpa. Mon téléphone vibra: un message — «Ne regarde pas». Trop tard : quelque chose frappa la vitre, sourd, implacable.
...je découvre, figé par l’horreur, un ciel strié de silhouettes flottantes, comme des ombres translucides glissant entre les immeubles. Chacune semblait fixer ma fenêtre, et je compris que ce n’était plus la ville qui dormait… mais quelque chose d’autre qui veillait.
En plein demarrage culpabilitatif, ma colonne vertebrale se glace : mon cerveau connecte subitement deux neurones : la sirène avait retenti, ce n'etait sûrement pas pour prévenir du seul retour de Julien. Mes yeux se dirigent vers la fenêtre, et là...
Je fis quelques pas dans le couloir ou la lumière brillait faiblement. L'électricité semblait être revenue. Seul. Le remord me frappa avec la force d'un coup de poing. Il avait raison. Je le savais malade et jamais je n'étais allé le voir. Jusqu'à ce qu'il soit trop tard.
- Julien ? soufflai-je, la gorge sèche.Un écho indistinct, presque un souffle, remonta l’escalier.- Tu m’as laissé seul…La voix n’était ni proche ni lointaine, comme suspendue dans un vide instable.Je restai figé, incapable de savoir si je parlais au mort, ou à moi-même.
Le remord me prit soudainement aux tripes. Et si Julien était mort ? Une deuxième fois? Il fallait que j'en ai le coeur net, alors, d'un pas décidé, je me dirigeai vers la porte et l'ouvrit sans une once d'hésitation.
Quand les lettres commencèrent à se mélanger devant mes yeux je constatais avec effroi que je n'avais plus rien entendu venant du couloir depuis un bon moment.
La lecture ne m’apporta rien, sinon l’impression désagréable que les mots se vidaient de sens à mesure que je les parcourais. Derrière la porte, le silence s’épaississait. J’avais la sensation d’une attente sans fin, d’une négociation muette où, fatalement, je finirais par céder.
Je ne voulais en aucun cas précipiter la réalisation de ma destinée. De toute façon, si cette visite était vraiment une fatalité, il finirait bien par se passer quelque chose si je n'ouvrais pas la porte. Je ramassai donc ma lampe-torche, récupérai mon livre de chevet et m'assis pour le lire.
J’écrasai mon front contre la porte. L’odeur du bois humide, la respiration de l’autre côté. Tout était vrai, et pourtant tout était faux. Dans cette nuit suspendue, je compris que le monde basculait, non pas dehors, mais ici, dans le simple geste d’abaisser une poignée.
Mon souffle se fit court. Julien était mort, je l’avais vu. Alors qui parlait ? Mes mains tremblaient, mes pensées s’emmêlaient. Était-ce la fatigue, la peur, un délire ? Pourtant, ce timbre, je l’aurais reconnu entre mille. Une part de moi brûlait d’ouvrir, l’autre criait de fuir.
Je finis par chuchoter : « Qui est là ? ». Une voix basse répondit, lasse, comme usée depuis des siècles : « C’est Julien… ouvre. » Mon ancien collègue, disparu depuis trois ans, censé être mort d’un cancer fulgurant.
Mon esprit s’emballa. Peut-être un voisin, pris lui aussi dans la panique ? Mais chaque fibre de mon corps hurlait de ne pas ouvrir. La poignée resta immobile, figée dans l’ombre. Pourtant je sentais, derrière la porte, une présence muette, patiente, presque carnassière, qui attendait mon geste.
De frayeur je lâchais la lampe torche qui roula jusque sous la table. Un juron au bord des lèvres mon regard tenta de percer l'obscurité hésitant entre me mettre à quatre pattes pour retrouver ma source de lumière ou aller ouvrir. Seulement je n'attendais personne ce soir.
Je sortais de mon lit et regardais par ma fenêtre. La rue semblait étrangement calme pour l’instant. Aucun éclairage de mon appartement ne fonctionnait. Je me déplaçais donc dans l’obscurité et cherchais une lampe torche. Lorsque je mis la main dessus, quelqu’un toqua bruyamment à ma porte.
Un silence dense couvrait la ville. Puis, un souffle étrange glissa entre les bâtiments, glacé et irréel. Les regards se croisèrent derrière les vitres closes : chacun savait que ce n’était pas une panne, mais le signal d’un basculement déjà en marche.
La ville dormait encore quand la première alarme retentit. Personne ne savait d’où elle venait, ni pourquoi les lampadaires s’éteignirent tous en même temps. Pourtant, dans ce silence soudain, chacun sentit la même chose : quelque chose avait déjà commencé, et plus rien ne serait jamais comme avant.
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dimanche 21 septembre 2025(2 contributions)
Il fallait chercher ailleurs. Ce qui avait provoqué le déclenchement des sirènes, ce qui avait poussé le monde ce jour à basculer. Lentement je le levais et fit quelques pas.
Je pris la main de Julien. Ce contact morne scella ma capitulation : tout désir s’éteignait sous la brume. La vie me parut superflue, et je souris, enfin délivré de l’ennui de me battre.
samedi 20 septembre 2025(3 contributions)
De l'autre côté ce n'était pas si différent pourtant. Je ne me sentais pas différent. Est ce qu'on se sentait mort? Ou alors c'était une chose inventée par les vivants qui avaient peur de la mort? Julien se tenait à côté de moi. Silencieux. Ce n'est pas lui qui me donnera des explications.
Ma mémoire déferla dans ma conscience en un flot tumultueux. Je cherchai à l’arrêter. Elle le fit sur cette cour d’école primaire, où je vis pour la première fois ce nouveau de la classe se tenir à l’écart. Je ne savais pas alors l’étonnante place qu’allait prendre ma vie en essayant de lui parler.
Je tendis la main. Julien sourit, sans tendresse. Tout s'effondra en moi, culpabilité, désir, ennui, et je me laissai tomber, enfin déchargé, comme si la vie ne me appartenait plus.
vendredi 19 septembre 2025(2 contributions)
Alors je cédais, mes doigts se refermerent sur sa main et pour une fois je décidais de laisser faire le destin. Sans lutter. Sans chercher à comprendre. Je n'avais qu'à me laisser porter.
Je pris sa main, froide comme une promesse brisée. Un rire long monta en moi, plus de larmes, seulement une lassitude indicible. Acceptant l'absurde, je laissai la brume m'engloutir, enfin soulagé d'arrêter de lutter.
jeudi 18 septembre 2025(3 contributions)
Je reculai, le souffle court. Son bras resta tendu, tremblant d’une force étrangère. Ses yeux luisaient d’un éclat fiévreux, reflet d’une vie qui n’était plus la sienne. « Tu finiras comme moi », murmura-t-il. La brume se resserra, et je compris que refuser n’était qu’un sursis.
Mon petit numéro fût anéanti par son sourire béat, désarmant de bienveillance. Je le sentais entier, calme, expert. Il me laissait venir à lui, comme une bête agitée qu'il recueillait, avec l'oeil apaisé de celui qui a déjà vu la fin du film.
Il me regarda, patient, avec une indifférence absolue. J’ai posé ma main dans la sienne. Ce n’était ni salut ni damnation, seulement la confirmation d’un effondrement privé, intime, inéluctable.
mercredi 17 septembre 2025(5 contributions)
perdue dans mes pensée, je laissais sa voix me guidait machinalement vers une porte secrète qui, jusqu'à présent, avait été parfaitement dissimulé dans un renfoncement.
Ce doute persistait quand je le distinguai au dessus de moi, me tendant la main que je refusais. Je me levai de moi même, fier et en colère contre lui, pour masquer ma terreur de contracter son virus de renaissance.
Un pas résonna, puis son ombre se plia comme un voile. Julien me fixait, mais sa bouche ne bougeait plus. La voix continuait pourtant, gutturale, étrangère : « Tu m’appartiens déjà. » Alors je sus que son souvenir n’était qu’un piège pour me lier à l’invisible.
Je sentis alors, avec une lucidité glaciale, que la voix n'appelait pas un nom mais une chair. Julien n'était plus qu'un signal; je me levai, mécanique, et laissai la brume m'atteindre, sans colère, sans surprise.
Il fallait que je sache. Je ne pouvais rester dans l'incertitude plus longtemps.
mardi 16 septembre 2025(4 contributions)
Rationaliser cet aujourd'hui devenait compliqué. Insomniaque de formation, mes yeux s'habituent vite à l'obscurité, jusqu'a enfin percevoir. Je refuse d'accepter ce qui se trouve ici.
Un voile de brume m’entourait, mouvant comme un rêve. Comment avais-je quitté ma chambre ? Était-ce Julien qui m’avait attiré ? Mais pourquoi ? Mort depuis trois ans, il n’aurait pas dû m’appeler. Un frisson m’envahit : et si ce n’était pas lui… mais quelque chose d’autre, qui usait de sa voix ?
Est-ce que ce serait comme ca desormais. Toujours cette pénombre incapable de voir devant soi. Etait ce pour nous obliger à faire face aux erreurs du passe?
Je me sentis ailleurs, comme vidé. La présence souriait sans visage. L'acceptation n'était pas peur mais résignation, un soulagement tiède. Je laissai la vitre céder, et tout devint simplement, infiniment, froid.
lundi 15 septembre 2025(5 contributions)
Happé comme un nourisson qu'on chope par où l'on peut pour le sauver d'une casserole bouillante, Julien m'avait saisi par le col et jeté au sol. Il se tenait défiant, entre la fenêtre et moi, visiblement bien au fait de ce qui se passe. De zombie inquietant à héros sacrificiel, le glow up.
Soudain, tout devient noir. Je perdis connaissance. Quand je me réveillai, ma première sensation fut le froid, comme celui que l’on ressent en touchant une surface gelée. J’ouvris les yeux, mais ne vis rien, la lumière était trop faible.
La vitre se rompit, déversant une brume lourde qui s’insinua dans mes poumons. La voix devint un cri sans fin, résonnant à l’intérieur de mon crâne. Mon reflet, de l’autre côté, me fixait. Il souriait, et j’ai compris : ce n’était pas moi qui tendais la main.
Je m'abandonnai. Le monde cessa d'être une suite d'options; il n'était qu'une certitude froide. Julien n'était plus une personne mais un argument en faveur du néant. Je fermai les yeux et souris, enfin libre.
Je basculais dans un autre monde. Ou alors étais je déjà dans ce monde ?Quand je repris conscience je n'étais plus seul.
dimanche 14 septembre 2025(5 contributions)
Une fissure parcourut la vitre; une voix sans bouche chuchota mon nom. Tout ce que j'avais fui palpitait là, à portée. Je tendis la main. Le froid m'engloutit; dans un souffle, je compris que rien n'allait revenir comme avant.
J'avais appris depuis les derniers attentats la puissance de refuser de voir ces scenes dont on sait qu'elles vont vous marquer au fer rouge. Je sentais Julien derrière, ma seule bouée de familiarité pour ce naufrage surprise dans mon océan de déni. Le telephone vibre. Tant mieux pour lui.
La fenêtre s'ouvrit, créant un courant d'air avec la porte. Le souffle du vent hurlait, traversant mon appartement. Je restais la. Immobile. Acceptant mon destin jusqu'à ce que j'entende un bruit qui n'était ni l'appel d'un macchabé. Ni un quelconque bruit surnaturel.
La vitre trembla, un faisceau descendit des drones. Dans la rue, silhouettes en tenues sombres avançaient, coordonnées, leurs ombres déchiraient la nuit. Mon téléphone vibra : « Fuis maintenant ». Je me levai, mais la porte était bloquée, scellée de l'extérieur. Quelqu’un riait, loin, mécanique.
Le bruit contre la vitre se répéta, plus sec, plus proche, comme si la matière elle-même s’effritait. Je n’osais lever les yeux. Tout geste me paraissait vain. J’eus soudain la certitude que ce n’était pas l’intrusion qui comptait, mais ma capacité à supporter sa lente imminence.
samedi 13 septembre 2025(4 contributions)
Je restai là, le souffle court, et compris qu'il n'y avait plus d'urgence que d'accepter. L'indifférence eut l'air d'une vertu : je m'assis, posai la tête entre les mains et attendis que le monde, ou ce qui en tenait lieu, fasse son œuvre.
Mon téléphone vibra encore : “Trop tard. Cours.” Les silhouettes s’immobilisèrent soudain, suspendues comme des marionnettes sans fil. La lumière vacilla, puis un projecteur aveuglant balaya la rue. Ce n’étaient pas des spectres, mais des drones. Et quelqu’un, quelque part, me surveillait.
Mes yeux se posérent sur la surface translucide et je vis mon propre reflet, angoissé. Puis un mouvement. Ils étaient la, tout ceux qui avaient disparus pour de mauvaises raisons. Et ils attendaient.
Comme un chien qui sent le tremblement de terre avant qu'il n'arrive, mon corps me hurle de partir. Vite. Je lâchais un cri aigu de fillette obèse, envoyant par reflexe mon tibia dans la mâchoire de Julien, qui, plein d'initiative, avait entrepris de me mâchouiller le mollet.
vendredi 12 septembre 2025(5 contributions)
Les ombres flottaient, translucides, fixant ma fenêtre comme si elles m’attendaient. Le ciel vibrait d’une lueur malsaine, chaque silhouette pulsant d’un souffle glacé. Une voix s’insinua dans mon esprit : « Tu as ouvert la porte… » Alors je compris : ce n’était que le commencement.
Un chuintement s’abattit du ciel, grave et continu. Une fenêtre d'en face s'entrouvrit; une silhouette pâle, sans traits, s'y découpa. Mon téléphone vibra: un message — «Ne regarde pas». Trop tard : quelque chose frappa la vitre, sourd, implacable.
Alors que je prenais mon manteau pour sortir voir de plus près cette étrange affaire la voix de Julien m'arrêta.-Attends, n'oublie pas ce soir la ce que tu as fais....
Je reculai, habité d'une lassitude sèche: ces silhouettes ne demandaient rien, elles constataient. Le monde se réduisait à une observation clinique. J'acceptai, sans colère, d'être l'objet tranquille de leur curiosité silencieuse.
Là tapie dans l'ombre se tenait une bête monstrueuse. Elle me regardait avec ses yeux rouges et luisants.
jeudi 11 septembre 2025(4 contributions)
...je découvre, figé par l’horreur, un ciel strié de silhouettes flottantes, comme des ombres translucides glissant entre les immeubles. Chacune semblait fixer ma fenêtre, et je compris que ce n’était plus la ville qui dormait… mais quelque chose d’autre qui veillait.
La lune éclairait faiblement la rue dans laquelle des dizaines de personnes erraient certaines pleurant d'autre semblant marmoner. Il se passait quelque chose.
…le ciel s’ouvrait en un halo verdâtre. Des ombres s’étiraient entre les toits, mouvantes, comme aspirées par une force invisible. La ville entière retenait son souffle. J’eus soudain la certitude : Julien n’était pas revenu seul.
un halo rougeâtre pulsait au loin, comme un organe malade battant dans la nuit. Les immeubles se tenaient droits, grotesques et inutiles, face à cette lueur qui annonçait la fin. J’eus la certitude que rien ne pouvait être sauvé, ni Julien, ni moi, ni ce pays. Tout était déjà terminé.
mercredi 10 septembre 2025(6 contributions)
En plein demarrage culpabilitatif, ma colonne vertebrale se glace : mon cerveau connecte subitement deux neurones : la sirène avait retenti, ce n'etait sûrement pas pour prévenir du seul retour de Julien. Mes yeux se dirigent vers la fenêtre, et là...
L’écho se répéta, plus clair : « Tu m’as laissé mourir. » Je reculai, la lampe tremblant dans ma main. L’air s’alourdissait, comme si la pièce se refermait sur moi. Un froid humide monta du sol. Julien, ou ce qui parlait en son nom, n’était plus dehors. Il était déjà entré.
Mon regard fouilla chaque recoin de ce couloir. Mais il n'y avait rien ni personne. Pris d'une subite inspiration j'attrapais mes clefs et alla voir au seul endroit où Julien pouvait se trouver.... le cimetière
Un relent de culpabilité me nouait la gorge. Je n’avais rien fait, comme toujours. Je l’avais laissé crever dans son deux-pièces sordide, et je continuais, sans même y penser, à laisser crever tout le monde. Peut-être était-ce ça, finalement : vivre, c’était attendre que les autres meurent.
Dans le silence oppressant du couloir, je sentais que Julien n’était plus de ce monde, mais pas absent pour autant. Sa voix, écho de mes fautes, flottait dans l’air, attendant que je cède et qu’en ouvrant la porte, je laisse entrer bien plus que lui.
Ce n'étais pas vraiment un ami. Juste une connaissance. Mais c'était ma seule connaissance.
mardi 9 septembre 2025(4 contributions)
Je fis quelques pas dans le couloir ou la lumière brillait faiblement. L'électricité semblait être revenue. Seul. Le remord me frappa avec la force d'un coup de poing. Il avait raison. Je le savais malade et jamais je n'étais allé le voir. Jusqu'à ce qu'il soit trop tard.
Un souffle monta de l’escalier :- Tu m’as oublié.- Mais tu es mort, balbutiai-je.Un rire bref, métallique, résonna.- La mort n’excuse rien.
Quelques jours après sa mort, j'avais chu dans la rivière de la ville. L'eau était glaciale, et le courrant fort ais, avec la force des desesérés, j'avais réussi à regagner la berge. Était-ce ceci qu'il me reprochait ? Aurait-il préféré que je le rejoigne ?
Un courant d’air froid passa sur ma nuque, sans que personne ne soit là. Pourtant l’escalier vibrait comme si des pas l’avaient marqué. La lampe trembla dans ma main. Et si Julien n’était plus un homme mais l’écho d’autre chose, revenu chercher ce que je n’avais jamais su lui donner ?
lundi 8 septembre 2025(6 contributions)
Le couloir était vide, mais mon esprit refusait de l’admettre. J’entendais encore son souffle, je sentais son poids derrière moi. Avais-je inventé sa voix ? Était-il en moi depuis le début ? La peur me fit vaciller : et si ouvrir la porte n’avait libéré que ma propre folie ?
- Julien ? soufflai-je, la gorge sèche.Un écho indistinct, presque un souffle, remonta l’escalier.- Tu m’as laissé seul…La voix n’était ni proche ni lointaine, comme suspendue dans un vide instable.Je restai figé, incapable de savoir si je parlais au mort, ou à moi-même.
Derrière la porte, il était la. Comme dans mes souvenirs. Le visage grave. -Il faut qu'on parle.
Il me sauta a la gorge et croqua ma carrotide pour aspirer mon sang bruyamment comme un milkshake epais, salopard! Je tombais instantanément dans les vapes, pour me reveiller pous tard, maxuké de sang devant ma porte.Julien etait a coté, désolé mais rassasié. Il m'expliqua :
Je ne parvins pas à ouvrir complétement la porte. Le cadavre décharné de Julien la bloquait.
sofiso1082
dimanche 7 septembre 2025(5 contributions)
Alors je relevai la tête, le cœur battant. Le silence avait changé de texture : il n’était plus seulement absence de bruit, mais comme une matière collée à mes tempes, une certitude étouffante. J’eus la conviction soudaine que, quoi que je fasse, Julien était déjà dans la pièce.
Le silence est-il plus rassurant que les cris? Lentement le livre trouva sa place sur le côté et je me dirigeais vers la porte. Sans me donner la peine de réfléchir cette fois je l'ouvrir d'un coup sec.
Le remord me prit soudainement aux tripes. Et si Julien était mort ? Une deuxième fois? Il fallait que j'en ai le coeur net, alors, d'un pas décidé, je me dirigeai vers la porte et l'ouvrit sans une once d'hésitation.
À catimini, je m'approchai de la porte puis y collai mon oreille. Je n'entendais pas la moindre respiration. J'ouvris lentement mon huis quand, le revenant, de l'autre côté de la porte, agrippa avec une main décharnée la manche de mon pyjama et entra dans mon appartement, me tirant à sa suite.
C'est alors que je me retournais
samedi 6 septembre 2025(7 contributions)
Je compris la raison du silence derrière la porte quand on frappa à ma fenêtre du quatrième. Le livre m'échappa des mains et ma lampe torche s'éteignit.
Quand les lettres commencèrent à se mélanger devant mes yeux je constatais avec effroi que je n'avais plus rien entendu venant du couloir depuis un bon moment.
Bien des minutes passèrent, longues, sourdes, lourdes de conséquences. "Par pitié... Ouvre-moi" supplia Julien, d'une voix faiblarde et tremblotante. J'entendis un chuintement contre le bois de la porte, de haut en bas, Julien devait être maintenant au sol.
La fatigue devint une matière visqueuse, collée à ma peau. Lire n’était plus qu’un simulacre. Je savais que je tiendrais encore quelques heures, peut-être une nuit, mais pas davantage. Tout être humain finit par ouvrir. Et ce soir-là, j’étais déjà en train de céder.
En alerte, mes mains devinrent moites et le livre que je tenais fermement commençait à glisser le long de mes doigts.
Je me dis qu'il serait de bon ton de proposer à boire à Julien, ressusciter devant être fatiguant. Je lui demandai à travers la porte s'il voulait un café mais il resta muet. Je lui proposai alors un thé, mais, exaspéré, il me dit qu'il était mort d'un cancer de l'œsophage. Je comprenais mieux.
Je fixais la porte, prisonnier de mes propres pensées. Et si rien n’existait, si tout venait de moi ? La peur, le souffle, même la voix de Julien… Peut-être étais-je déjà fou. Pourtant, chaque battement de mon cœur confirmait l’inverse : quelque chose, dehors, m’attendait vraiment.
vendredi 5 septembre 2025(6 contributions)
La lecture ne m’apporta rien, sinon l’impression désagréable que les mots se vidaient de sens à mesure que je les parcourais. Derrière la porte, le silence s’épaississait. J’avais la sensation d’une attente sans fin, d’une négociation muette où, fatalement, je finirais par céder.
Je l’ouvris, surprise ! Pages vierges. Autour de moi les murs pivotèrent, basculèrent. Je courus vers la porte. Pour fuir. Apparut alors un long message lumineux. Au-dessus, en plus gros caractères était écrit « abaisser cette poignée implique l’acceptation du présent règlement ».
J’essayais de lire, mais les mots se brouillaient, se déformaient, jusqu’à composer inlassablement son nom : Julien. Mes doigts crispés sur les pages, je n’osais plus tourner. Était-ce ma folie qui façonnait ces lettres, ou un avertissement ? Chaque ligne devenait un miroir de ma peur.
Julien m'implora d'ouvrir. Je fis mine de l'ignorer mais je l'écoutai avec attention. Il jura plusieurs fois, de plus en plus fort, en m'ordonnant une fois de plus de le laisser entrer. Il finit par s'expliquer : «Mon petit-frère a été enterré à ma place. Vivant. »
Pourtant quand le silence revint je n'étais pas tranquille.
Au bout de trois lignes je jetai le livre et me frappais le front de honte, quelle force pouvait bien me pousser jusqu'a ce déni absurde dans un moment pareil. C'est comme si mes actes étaient dictés par de multiples écervelés insouciants de mon bien être alors que j- La porte... la porte vibre
jeudi 4 septembre 2025(6 contributions)
Je ne voulais en aucun cas précipiter la réalisation de ma destinée. De toute façon, si cette visite était vraiment une fatalité, il finirait bien par se passer quelque chose si je n'ouvrais pas la porte. Je ramassai donc ma lampe-torche, récupérai mon livre de chevet et m'assis pour le lire.
Et "Julien" qui entretient un silence de Corse en garde a vue... C'est pourtant le moment d'être vendeur. Je passe soigneusement en revue mon absence d'options plaisantes. Comme souvent. Mais soudain,
Mes doigts tremblaient, figés sur la poignée. Et si ma peur avait créé cette voix ? Julien n’était qu’un souvenir, un fantôme rongé par ma mémoire épuisée. Pourtant son souffle, sa cadence, tout sonnait vrai. Je murmurais son nom, espérant une réponse, redoutant d’entendre la preuve de ma folie.
Quand enfin la porte s'ouvrit je me retrouvais face...à mon voisin de pallier qui m'adressa un regard hagard. Avait-il entendu quelque chose lui aussi? Un ancien camarade, un membre de la famille disparue. Nous nous regardame un long moment.
Un battement sourd résonna dans ma poitrine ; l’idée même d’ouvrir devint obscène, presque pornographique. Derrière la porte, ce n’était plus Julien, ni un fantôme : c’était l’avenir lui-même, hideux et inévitable, qui m’attendait, comme un chien affamé devant sa gamelle.
Cependant, il n'y avait rien de l'autre coté qui puisse m'inquiéter
mercredi 3 septembre 2025(7 contributions)
Avant que je puisse prendre une décision, un autre élément attira mon attention : une brume grise et gelée, qui s'infiltrait de sous le battant et commençait à lécher mes pieds.
J’écrasai mon front contre la porte. L’odeur du bois humide, la respiration de l’autre côté. Tout était vrai, et pourtant tout était faux. Dans cette nuit suspendue, je compris que le monde basculait, non pas dehors, mais ici, dans le simple geste d’abaisser une poignée.
Je ne pouvais rester indéfiniment derrière cette porte close. Prenant mon courage à deux mains je poussais sur la poignée
Je pourrais regarder à travers le judas. Je pourrais juste entrouvrir la porte et attraper le parapluie pointu au cas où. Je pourrais retourner me coucher pour voir si je rêve. Que feriez-vous si un revenant venait vous visiter? Ma tête pleine de vide opte pour un "qu'est ce que tu veux ?"
Ma main paralysée sur la poignée, ma volonté d’en avoir le cœur net, qui allait emporter le duel ? Une seconde je me convaincs qu’ouvrir était la seule issue. Alors j’ouvris… Je reconnus Julien. Je le vis comme j’aurais aimé ne jamais le voir. C’était bien lui mais en être artificiel. Un robot.
Je reculai, chaque pas résonnant comme une trahison. De l’autre côté, le silence se fit pesant, avant que la voix ne reprenne, plus grave, presque menaçante : « Si tu n’ouvres pas, ils viendront. » Mon sang se glaça. Qui ils ? Et pourquoi Julien semblait-il certain qu’ils savaient déjà où j’étais ?
Je me souvins alors que Julien avait un frère jumeau. Je n'avais aucune idée de pourquoi celui-ci chercherait à se faire passer pour son frère mais autant lui demander en face à face. Alors que j'appuyai sur la clenche de la porte, je me souvins qu'il était mort dans un accident de voiture.
mardi 2 septembre 2025(7 contributions)
Mon souffle se fit court. Julien était mort, je l’avais vu. Alors qui parlait ? Mes mains tremblaient, mes pensées s’emmêlaient. Était-ce la fatigue, la peur, un délire ? Pourtant, ce timbre, je l’aurais reconnu entre mille. Une part de moi brûlait d’ouvrir, l’autre criait de fuir.
Il a simulé sa mort / on m'a menti / les zombies attaquent / il va pouvoir me rendre les 100€ qu'il me doit / tu rêves / un imitateur - je reste figé par toutes ces hypotheses qui se bousculent en moi , comme un navigateur bloqué rempli de trop d'onglets.
Où avait-il un cancer ? Il me fallait absolument le savoir ! Si c'était à l'intestin, je ne pourrai pas lui proposer de nous partager quelques biscuits, si c'était au poumon, on ne pourrait pas non plus fumer sur le balcon. Quelle situation compliquée !
La porte s'ouvrit, je ne pouvais faire autrement que de l'ouvrir. Pour vérifier. La voix était la sienne. Mais ca ne pouvait être vrai. Quand je le vis sur mon palier me rendre un regard aussi effrayé que le mien je lui demandais-Est-ce qu'on est tous mort?
Je restai pétrifié. La voix ne tremblait pas, elle contenait une certitude implacable. L’idée que Julien fût encore vivant paraissait absurde, mais l’absurde avait déjà commencé. À cet instant précis, je sus que j’allais ouvrir, malgré la peur, parce qu’il n’y avait plus d’alternative.
J'avais les mains moites et un ruisseau de sueur glacée dévalait ma colonne vertébrale. J'étais en apnée mais mon cerveau moulinait furieusement . Je retrouvai soudain mon sang froid et fis la seule chose que je pouvais : j'ouvris la porte, lentement...
A refait surface dans un amas de pancréas gluant
lundi 1 septembre 2025(8 contributions)
Il me fallait une arme. Le sécateur, sur le balcon ! Je me ruai vers la porte déja entrouverte. Il faisait chaud à l'intérieur, mais dehors, le froid était polaire. Je ne voyais mon sécateur nulle part. J'examinais le sol du balcon quand le vent ferma la porte. J'étais enfermé dehors, dans le froid.
Je finis par chuchoter : « Qui est là ? ». Une voix basse répondit, lasse, comme usée depuis des siècles : « C’est Julien… ouvre. » Mon ancien collègue, disparu depuis trois ans, censé être mort d’un cancer fulgurant.
Je collai mon oreille contre le bois. Rien. Mais ce silence me glaçait plus qu’un cri. Mon cœur cognait si fort que je craignais qu’on l’entende. Peut-être n’y avait-il personne ? Non… je le sentais, viscéralement. Ce qui patientait derrière la porte savait que j’étais là, et attendait que je cède.
De la brume s'immisçait par le seuil de la porte. Une brume opaque, malsaine qui s'étalait sur mon parquet et qui s'approchait.
Mais je connais mes penchants paranoïaques. Apres tout, si on me voulait du mal, du vrai, il n'y aurait pas de politesses. J'entrouvre la porte juste assez pour apercevoir qui est là, la découverte de mon visiteur me laisse bouche bée
Soudain, un craquement. Un rai de lumière rouge vif se faufila sous le battant. Une chaleur s’en dégagea. Et puis ce ronflement… La chose dehors défonçait ma porte. Par la force et sans un coup. Jamais je ne sentis la mort de si près. Où me réfugier ? Dans quelle pièce, quel placard ?
J'allais me terrer derrière le canapé d'où je gardais un oeil sur la porte faisant le choix d'attendre et voir. La meilleure défense c'est l'attaque dit on, mais en bon joueur d'échecs je savais qu'il pouvait être profitable de laisser l'adversaire devoiler son jeu pour établir une stratégie.
Je ne pouvais rester indéfiniment face à cette porte. J'eu beau me remémorer tout les films d'actions dont j'étais pourtant friand, rien ne revenait concernant une porte fermée et une présence derrière. Finalement je me decida à ouvrir d'un coup.
dimanche 31 août 2025(12 contributions)
Mon esprit s’emballa. Peut-être un voisin, pris lui aussi dans la panique ? Mais chaque fibre de mon corps hurlait de ne pas ouvrir. La poignée resta immobile, figée dans l’ombre. Pourtant je sentais, derrière la porte, une présence muette, patiente, presque carnassière, qui attendait mon geste.
Alors j’entendis le verrou de la porte s’actionner. L’individu avait les clés. La terreur me mit dans une sidération totale. Sur le pas de porte, une silhouette apparut, éclairée par de pâles lumières de secours palières. Mes yeux perçant la pénombre, je reconnus l’individu. C’était moi.
Encore une fois, trois coups résonnèrent. Je m'immobilisais. Puis ce fut à la porte de mon voisin qu'on frappa. Entre les deux, il n'y eut aucun bruit de pas.
Il me fallait faire un choix, lumière ou obscurité. Quand les coups se firent entendre une nouvelle fois je lâchais avec une pointe d'agacement.-Une minute! Les mains devant les lèvres je me redressais. Le choix venait de s'envoler. Je devais ouvrir cette porte.
Mes membres ne semblaient plus vouloir m'obéir. J'étais tétanisé, seul, au beau milieu de mon salon, secouant la tête de gauche à droite, comme pour chercher un lieu où je pourrai être dissimulé, pour qu'on puisse m'oublier. De ma voix tremblotante, je bafouillai "qui... Qui est-ce ?"
Je ne voulais pas savoir qu'est-ce... qui est-ce qui était dehors. J'avais envie de retourner me coucher, de me réveiller le lendemain, de m'apercevoir que ce n'était qu'un cauchemar et de savourer encore plus ma vie monotone qui pourrait être bien pire.Hélas, je sentais bien que c'était dérisoire.
Marc, mon voisin de palier, m’appelait par mon prénom d’une voix trop assurée pour l’heure et la situation. Je restai immobile, la main sur la poignée, avec cette intuition précise qu’en ouvrant, j’acceptais déjà de participer à une histoire dont je ne voulais pas.
Alors que j'hésitais entre répondre et jouer la carte du silence, une voix d'homme se fit entendre "Ouvre! Je sais que tu es là!". Il avait dû m'entendre râler quand la lampe de poche m'a glissé des mains. Plus le choix, je devais répondre à cette voix inconnue et trop autoritaire à mon goût...
Moi, j'attendais que ma proie m'ouvre cette maudite porte qu'elle s'obstinait à maintenir fermée. Mais j'avais tout mon temps et l'infinie patience d'un chat...
Avec l'obscurité comme excuse, j'évolue à tâtons, sans trop savoir si je veux vraiment retrouver la lumière pour ouvrir à l'inconnu. Le lourd fracas de ma potentielle matraque n'a pas pu lui échapper, impossible de feindre l'absence.
"Prenant mon courage à deux mains, je travestissais ma peur en rage pour me donner de l'élan et après une grande inspiration, je lançais un tonitruant "QUI EST LA ?"... vite englouti par le silence de l’intrus..."
J'avais un rendez-vous très attendu avec ma bibliothèque, ma chère petite bibliothèque aux mille livres qui m'attendait à chaque instant de ma vie, mais il était inconcevable pour moi qu'à une heure si incongru je rencontre une âme qui ne vive pas dans les pages de mes auteurs préférés.
samedi 30 août 2025(7 contributions)
De frayeur je lâchais la lampe torche qui roula jusque sous la table. Un juron au bord des lèvres mon regard tenta de percer l'obscurité hésitant entre me mettre à quatre pattes pour retrouver ma source de lumière ou aller ouvrir. Seulement je n'attendais personne ce soir.
Peur. Impossible de voir l’intervenant. Judas électronique inopérant. Face à la porte, l’angoisse d’affronter seul les évènements l’emporta sur celle d’une présence inconnue. J’ouvrai. Ma lampe n’éclaira un temps que le vide. En la baissant je vis un petit être. Un enfant.
J'aurais voulu regarder par la serrure mais celle-ci ne le permettait pas. Qui sait ce qui était derrière cette porte ? Et si c'était... un monstre ? Non, c'est... juste un voisin d'immeuble... ou pas ? J'ouvris la porte lentement, le souffle coupé par la peur et je me pétrifiai.
« Mon cœur s’arrêta net. Trois coups encore, plus pressants, ébranlèrent le bois. Qui pouvait frapper ainsi, au milieu de ce chaos ? Je n’osais répondre. Le silence retomba, oppressant. Puis, tout contre la porte, une respiration rauque se fit entendre, lente, démesurément proche. »
Paul, mon voisin de palier, se tenait là, haletant, le visage pâle. Ses yeux, agrandis par la peur, reflétaient une certitude muette : ce qui s’annonçait n’avait rien d’un incident technique, mais relevait d’une mécanique implacable, déjà trop avancée pour être arrêtée.
Trois coups secs, rapides, sans une voix pour les accompagner. J'attendis en essayant de faire le moins de bruit possible, j'éteignis ma lampe torche en espérant être resté invisible. Le temps semblait s'éterniser, j'entendais les palpitations de mon cœur à mes oreilles.
Trois coups. Deux fois. Puis un long silence avant que trois coups résonnent, cette fois à la porte de mon voisin. Entre les deux, il n'y eut aucun bruit de pas.
vendredi 29 août 2025(15 contributions)
Je sortais de mon lit et regardais par ma fenêtre. La rue semblait étrangement calme pour l’instant. Aucun éclairage de mon appartement ne fonctionnait. Je me déplaçais donc dans l’obscurité et cherchais une lampe torche. Lorsque je mis la main dessus, quelqu’un toqua bruyamment à ma porte.
Les immeubles semblaient attendre, muets, comme des carcasses vides. Une inquiétude sourde s’installait, banale et définitive, semblable à ces maladies qu’on découvre trop tard : le monde basculait sans drame, dans une indifférence épuisée.
L'avenir se montrait plus incertain que jamais. Dans l'air ambiant, on pouvait sentir une certaine tension monter. Chez certains la panique commençait à monter. Chez d'autres, elle prenait la place de toute rationalité. Le monde changeait.
Dans les minutes qui suivirent, on vit quelques téméraires se glisser par les portes des immeubles et des pavillons et marcher dans la rue l'air désorienté. Quand certains d'entre eux se trainèrent jusqu'à la sortie de la ville, ralentis par l'air épais, on comprit qu'on ne les reverrai plus.
Déjà quelques courageux, ou téméraires, s'enfoncèrent dans la pénombre de la rue sous les regards curieux du voisinage. Une a une, les lumières des immeubles s'éteignirent.
Au détour d’un chemin voilé de brume, une silhouette avançait sans hâte, portant avec elle le parfum des songes et la promesse d’un voyage que nul n’avait encore osé entreprendre.
L'orage soudain. Encore distant, il manifesta les premiers signes de sa présence en égrenant une lumière froidement silencieuse. Bientôt il sera un assourdissant vacarme mais pour l'heure, seulement le moyen de garder de brefs regards sur la ville, comme pour se rassurer de sa présence.
A Lyon dans son appartement du 4ème étage Luc lui aussi scrutait la rue et les immeubles voisins, l'inquiétude se lisait sur son visage.Il savait que quelque chose arriverait forcément, on ne pouvait jouer les apprentis sorciers sans prendre de risque...
Dans le ciel, les étoiles semblèrent vaciller, comme brouillées par une main invisible. Un halo verdâtre monta derrière les toits, étendant une clarté irréelle. Les aiguilles des horloges s’arrêtèrent net. Et dans ce temps suspendu, la ville entière bascula dans une attente suffocante.
On avait tout prié pour ce moment. Exaucés mais pétrifiés, à l'affût du premier qui osera se lancer.
"Maman !" cria alors Julie, dernière fille de sa flatterie, en enfonçant la porte de la chambre parentale. L'enfant ne savait réagir face à ce cauchemars éveillés qui se déroulait sous yeux d'innocente.
Ce jour-là, Adam avait décidé de ranger ses certitudes au placard, comme la plupart de ses congénères. Des certitudes sur la vie ou la mort, il en avait toujours eues de nombreuses mais elles ne tenaient plus face à ce brouillard quasiment surnaturel.
Le silence se fut pendent un certain temps. Ce souffle étrange continuais à glisser entre les bâtiments. Tous étaient pétrifié.
Tout le monde vivait dans une sorte d'incertitude, une peur de l'avenir. Une seule chose était certaine, tous essayaient, chacun son niveau, d'avoir de l'espoir.
Certains s'y étaient préparé, d'autres, resté dans le deni depuis des années, sourds aux avertissements, préféraient croire que ça ne durerait pas, un évènement isolé. Tous étaient dans l'attente. Qui, maintenant, aura l'audace, le courage, la folie nécessaire d'agir?
jeudi 28 août 2025(15 contributions)
Un silence dense couvrait la ville. Puis, un souffle étrange glissa entre les bâtiments, glacé et irréel. Les regards se croisèrent derrière les vitres closes : chacun savait que ce n’était pas une panne, mais le signal d’un basculement déjà en marche.
Le cri s’éteignit, happé par un silence qui avalait l’air lui-même. Puis des pas résonnèrent, lents, méthodiques, comme une horloge macabre au fond de la rue. Un souffle glacial nous parcourut. Personne n’osait bouger. Alors, tout près, une voix murmura : "Vous auriez dû rester endormis."
Dans la tour, tous eurent le même réflexe : tenter de sortir. S'habillant à la hâte, quittant leurs appartements pour l'immense palier et la batterie d'ascenseurs. Aucune machine ne fonctionnait. Coincés. À demeure ? … Attendre le lever du jour. À moins que le Soleil lui même ne soit en panne.
Aaron se réveilla en sursaut, le cœur battant. Son réveil était éteint. La lampe ne s’allumait pas. Il se leva, ouvrit la fenêtre : la rue, d’habitude éclairée, était plongée dans l’obscurité. Un silence oppressant régnait. Il sentit l’angoisse monter. Quelque chose clochait.
La panique ne vint pas. Juste une torpeur résignée, presque douce. Comme si, au fond, tous savaient qu’il n’y aurait pas de retour. Les visages restaient vides, traversés par une attente morne, semblable à celle des patients dans une salle d’hôpital trop blanche.
Je restais quelques secondes dans l'incompréhension, puis me rapprochais de la fenêtre pour observer la rue : tout semblait figé. La ville dans l'obscurité. Et quelqu'un toqua à ma porte.
Chacun cherchait à comprendre encore abasourdi et pourtant étrangement calme dans cette confusion innée. Il fallait sortir c'était là la seule chose à faire, quitter l'obscurité.
Plusieurs minutes s'écoulèrent avant que le premier cri ne vienne briser ce vide assourdissant. Le hurlement féminin nous transperça autant le cœur que l'âme.
Il n'y avait vraiment aucun bruit, si bien que l'on entendait, provenants de toute la ville, les échos de toutes ces personnes qui, terrifiées, se réveillaient en haletant, tous ces enfants qui cherchaient le réconfort auprès de leurs parents, tous ces chiens qui hurlaient, tous s'épouvantaient.
Dans l'obscurité de la ruelle, une silhouette s'arrêta net, le souffle coupé par la certitude glacée que, quoi qu'elle ait pu espéré toutes ces années, tout allait recommencer exactement comme ce jour-là. Et qu'elle n'avait rien pu faire pour l'empêcher.
Les yeux grand ouverts, fixés sur le plafond sans le voir je me demandais si le bruit qui vrillait mes tympans depuis quelques minutes déjà était celui d'une alarme ou mon propre cri interne.
Une tension palpable rendait l'air irrespirable. Le son strident se répercutait encore sous les côtes à chaque battement de cœur. Plus rien ne semblait se mouvoir dans les ombres descendues jusque dans les rues. C'était un calme qui ne pouvait signifier qu'une chose : les créatures étaient revenues.
Nous avions réussi. Je m'écroulais dans le fauteuil en riant nerveusement, épuisé par le poids du secret qui s'évaporait enfin.
Certains se penchèrent à leur fenêtres espérant une réponse auprès de leur voisins. D'autres s'enfonçaient déjà dans la pénombre de la rue. On ne les reverrra plus jamais.
Le deuxième événement inhabituel arriva dix minutes plus tard lorsque de nombreux habitants avaient le visage collé à la fenêtre ou étaient deja agglutinés à la porte de leur immeuble, peignoir serré et chaussons aux pieds.
mercredi 27 août 2025(14 contributions)
La ville dormait encore quand la première alarme retentit. Personne ne savait d’où elle venait, ni pourquoi les lampadaires s’éteignirent tous en même temps. Pourtant, dans ce silence soudain, chacun sentit la même chose : quelque chose avait déjà commencé, et plus rien ne serait jamais comme avant.
C'était une belle nuit d'été, une de celle où on se disait que finalement la vie n'était pas si moche, allongé dans l'herbe humide nous observons le ciel degagé, attendant les premières étoiles filantes.
« Alors que mes yeux étaient encore lourds de ma courte nuit de repos, je fus réveillé par la voix criarde du réveil radio : “Debout, citoyen ! La tour d’horloge indique 7H02, et vous avez déjà épuisé vos 5 minutes de retard autorisées il y a 3 jours.” »
Paris, 1975, une froide nuit d'hiver.
Encore. Encore une fois. Juste une. Une toute dernière fois. Si ça ne fonctionne pas, j'abandonne. Promis.
J'ai grandit avec ma mère dans un appartement miteux d'une petite ville.Je restais parfois des heures à la fenêtre à admirer la petite maison inhabitée qui était en face. Anomalie magnifique entre les bâtiments poussiéreux du centre-ville. Pourtant jamais occupée, elle s'est un soir éclairée.
Dans un premier temps, ce ne furent que des détails, des imperfections à peine perceptibles dans ce monde si vaste.
Il n'y avait jamais eu en lui que cette impression de vide et de morosité, un fleuve placide qui lui semblait habiter le cours de son existence.
Sa tête lui faisait mal, il s'éveilla dans l'obscurité.
À trois heures du matin, une femme se tournait et se retournait dans son lit, cherchant désespérément le sommeil, quand soudain, un cri déchira la nuit.
Elle ne savait pas où elle allait, perdue dans cette ville comme au milieu de sa vie, entre deux histoires, deux soirées, deux voyages, tout recommencait sans cesse et sans saveur, alors elle avait décidé d'abandonner son esprit pour laisser ses pas la guider.
Je me réveille et ne voit plus rien autour de moi, juste le noir à perte de vue.
Elle était pourtant sure d'avoir verrouillé toutes les entrées et fenêtres possible de cette ferme isolée, peut-être trop, mais elle recherchait le silence pour écrire son nouveau roman
Cela fait une semaine qu'elle remonte la même rue à la même heure et s'arrête devant le numéro 36. Elle sort fébrilement de sa poche une enveloppe, l'ouvre, en extirpe un papier rouge où l'on devine un symbole étrange et le dépose dans la boîte à lettres puis repart précipitamment.
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